Le rachat de crédit et le surendettement : législation et solutions

En France, le surendettement est un problème qui touche de plus en plus de ménages. Dans ce contexte, le rachat de crédit apparaît comme une solution pour éviter ou sortir d’une situation financière précaire. Cependant, il convient de bien connaître les aspects légaux et les différentes solutions qui s’offrent aux emprunteurs concernés.

La définition du surendettement

Le surendettement est défini par la loi comme l’impossibilité manifeste pour un particulier, de bonne foi et dans des conditions normales, de faire face à l’ensemble de ses dettes non professionnelles exigibles et à échoir. Ce phénomène est souvent lié à une accumulation excessive de crédits, à la perte d’un emploi ou à un changement brutal de situation personnelle (divorce, maladie…).

La Commission de Surendettement des Particuliers (CSP), placée sous l’autorité de la Banque de France, est chargée d’examiner les dossiers des personnes concernées et de proposer des mesures adaptées pour rétablir leur situation financière. Ces mesures peuvent aller jusqu’à l’effacement partiel ou total des dettes.

Le rachat de crédit : une solution pour éviter le surendettement

Le rachat de crédit, également appelé regroupement ou restructuration de crédits, consiste à rassembler plusieurs emprunts en un seul, afin de réduire les mensualités et d’allonger la durée de remboursement. Cette opération peut concerner des crédits immobiliers, des crédits à la consommation ou des découverts bancaires.

L’objectif du rachat de crédit est de permettre à l’emprunteur de retrouver une situation financière saine et d’éviter le surendettement. En effet, en diminuant le montant global des mensualités, il libère de la trésorerie pour faire face à ses dépenses courantes et peut ainsi éviter d’être confronté à des incidents de paiement.

Néanmoins, il convient de souligner que le rachat de crédit n’est pas une solution miracle et qu’il doit être envisagé avec prudence. En effet, il implique généralement un allongement de la durée de remboursement et donc un coût total du crédit plus élevé. De plus, certaines conditions doivent être réunies pour bénéficier d’un rachat de crédit (endettement inférieur à 33 %, solvabilité…).

La législation encadrant le rachat de crédit

Le rachat de crédit est soumis à une législation stricte, qui vise notamment à protéger les emprunteurs contre les abus et les pratiques commerciales déloyales. Parmi les principales dispositions légales applicables, on peut citer :

  • la loi Murcef (2001), qui interdit aux intermédiaires en opérations de banque et en services de paiement (IOBSP) de percevoir une rémunération avant le déblocage des fonds du rachat de crédit ;
  • la loi Lagarde (2010), qui instaure un cadre légal pour les rachats de crédits à la consommation et impose aux établissements de crédit de vérifier la solvabilité de l’emprunteur ;
  • la loi Hamon (2014), qui renforce les droits des emprunteurs en matière d’assurance emprunteur et facilite la résiliation et la substitution d’assurance en cours de prêt.

Les professionnels intervenant dans le cadre d’un rachat de crédit sont également soumis à des obligations d’information et de conseil envers leur client. Ils doivent notamment fournir un document d’information précontractuelle, présenter les différentes offres disponibles sur le marché et exposer clairement les avantages et les inconvénients de l’opération.

Les solutions alternatives au rachat de crédit

S’il est souvent présenté comme la solution idéale pour éviter ou sortir du surendettement, le rachat de crédit n’est pas toujours adapté à toutes les situations. D’autres solutions alternatives peuvent être envisagées, telles que :

  • La négociation directe avec les créanciers : en cas de difficultés financières passagères, il est parfois possible d’obtenir un rééchelonnement ou un report des échéances auprès des organismes prêteurs.
  • Le recours à un prêt personnel : dans certains cas, il peut être plus avantageux d’emprunter une somme d’argent pour rembourser ses dettes et repartir sur de nouvelles bases. Toutefois, cette solution nécessite une bonne solvabilité et un endettement raisonnable.
  • La saisine de la Commission de Surendettement des Particuliers (CSP) : pour les situations les plus critiques, le dépôt d’un dossier de surendettement peut permettre d’obtenir des mesures d’aide et d’accompagnement adaptées.

En conclusion, le rachat de crédit peut être une solution intéressante pour éviter ou sortir du surendettement, à condition d’en connaître les enjeux et les conséquences. Il est essentiel de bien s’informer sur la législation en vigueur et de comparer les différentes offres avant de se lancer dans cette opération. Et n’oubliez pas qu’il existe également d’autres solutions alternatives, qui peuvent être mieux adaptées à votre situation personnelle.

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