
La succession est un sujet délicat et souvent source de questionnement pour les héritiers. Alors que la plupart des successions font l’objet d’un règlement par le biais d’un notaire, il est possible de procéder à une dévolution successorale sans recourir aux services de ce professionnel du droit. Cet article se propose de vous éclairer sur ce processus complexe et ses implications pour les héritiers en abordant notamment les conditions préalables, les différentes étapes à suivre et les éventuels risques encourus.
Les conditions permettant une dévolution successorale sans notaire
Pour qu’une succession puisse être réglée sans l’intervention d’un notaire, plusieurs conditions doivent être réunies. Tout d’abord, il faut que l’ensemble des biens du défunt soit constitué exclusivement de liquidités, c’est-à-dire de sommes d’argent disponibles sur des comptes bancaires ou des livrets d’épargne. En effet, le recours au notaire devient obligatoire si le patrimoine du défunt comprend des biens immobiliers ou des droits sociaux (actions, parts sociales).
Ensuite, il est impératif que tous les héritiers soient majeurs et capables. Si l’un d’entre eux est mineur ou fait l’objet d’une mesure de protection juridique (curatelle, tutelle), le recours au notaire sera également incontournable.
Les étapes de la dévolution successorale sans notaire
Si les conditions précitées sont réunies, il est possible d’envisager une dévolution successorale sans l’intervention d’un notaire. Voici les principales étapes à suivre :
- Obtenir un certificat d’hérédité : ce document, délivré par la mairie du domicile du défunt, permet d’attester de la qualité d’héritier. Pour l’obtenir, les héritiers devront présenter certains documents tels que l’acte de décès et le livret de famille.
- Ouvrir la succession auprès des banques : munis du certificat d’hérédité, les héritiers devront informer les établissements bancaires où le défunt possédait des comptes. Les banques procéderont alors au blocage des comptes et à l’établissement d’un état des sommes disponibles.
- Réaliser un inventaire des biens : bien que le patrimoine soit exclusivement constitué de liquidités, il est nécessaire de dresser un inventaire précis des sommes disponibles sur chaque compte afin de déterminer les droits de chacun.
- Procéder au partage entre les héritiers : une fois l’inventaire réalisé, les héritiers pourront procéder au partage en fonction de leurs droits respectifs. Il convient de souligner que le partage doit être effectué à l’amiable et que tous les héritiers doivent être d’accord sur sa réalisation.
Il est important de noter que la dévolution successorale sans notaire n’exonère pas les héritiers de leurs obligations fiscales. Ainsi, ils devront déclarer la succession auprès de l’administration fiscale et s’acquitter des droits de succession éventuellement dus.
Les risques liés à une dévolution successorale sans notaire
Si le recours à un notaire n’est pas obligatoire dans tous les cas de succession, il présente néanmoins plusieurs avantages. En effet, le notaire est un expert en matière de droit et de fiscalité qui peut guider les héritiers tout au long du processus et leur fournir des conseils avisés.
La dévolution successorale sans notaire présente ainsi plusieurs risques, parmi lesquels :
- Le non-respect des règles légales : les héritiers pourraient méconnaître certaines dispositions légales en matière de succession ou de fiscalité, ce qui pourrait entraîner des sanctions ou des litiges ultérieurs.
- Un partage inéquitable : en l’absence d’un professionnel pour superviser le partage, les héritiers pourraient procéder à un partage inéquitable des biens, voire frauduleux.
- L’absence de garantie sur l’extinction des dettes : contrairement au processus encadré par un notaire, la dévolution successorale sans notaire ne permet pas aux héritiers d’obtenir une garantie sur l’extinction des dettes du défunt. Ainsi, ils pourraient être tenus de rembourser des créanciers après la clôture de la succession.
En définitive, si la dévolution successorale sans notaire est possible dans certains cas, elle présente néanmoins des risques et des inconvénients pour les héritiers. Il est donc recommandé de recourir aux services d’un notaire chaque fois que cela est possible afin d’assurer un règlement de la succession dans les meilleures conditions et en toute sécurité juridique.
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