Alcool au volant : les conséquences sur le droit civil en cas d’accident causé par un conducteur en état d’ivresse

La conduite sous l’influence de l’alcool est une problématique majeure de la sécurité routière. Les conséquences d’un accident causé par un conducteur en état d’ivresse peuvent être dramatiques, tant sur le plan humain que sur le plan juridique. Dans cet article, nous aborderons les conséquences sur le droit civil en cas d’accident causé par un conducteur en état d’ivresse.

Responsabilité civile et indemnisation des victimes

En cas d’accident de la route causé par un conducteur sous l’emprise de l’alcool, la question de la responsabilité civile se pose. Le conducteur fautif est tenu de réparer les dommages qu’il a causés aux autres usagers de la route, que ceux-ci soient matériels ou corporels. L’indemnisation des victimes est alors au cœur du processus.

Pour rappel, la responsabilité civile est déterminée par les articles 1240 et suivants du Code civil. En matière d’accident de la circulation, cette responsabilité est régie par la loi du 5 juillet 1985, dite loi Badinter, qui vise à faciliter l’indemnisation des victimes et à accélérer les procédures. Toutefois, cette loi prévoit des exceptions en cas de faute commise par la victime, notamment si celle-ci avait connaissance de l’état d’ivresse du conducteur.

Le rôle des assurances

Les assurances jouent un rôle essentiel dans l’indemnisation des victimes d’accidents de la route. En effet, en cas d’accident causé par un conducteur en état d’ivresse, c’est l’assurance du conducteur responsable qui sera sollicitée pour indemniser les victimes. Toutefois, la prise en charge par l’assureur peut être limitée ou exclue en cas de conduite sous l’emprise de l’alcool.

En principe, une assurance auto couvre les dommages causés aux tiers par le conducteur assuré. Cependant, la plupart des contrats d’assurance prévoient une clause d’exclusion pour les accidents causés en état d’ivresse. Cette clause permet à l’assureur de refuser de prendre en charge les dommages causés par le conducteur fautif. Néanmoins, la loi oblige les assureurs à indemniser les victimes, même si le conducteur est sous l’emprise de l’alcool.

Ainsi, l’assureur indemnisera les victimes avant de se retourner contre le conducteur responsable pour récupérer les sommes versées. Ce dernier devra alors rembourser son assureur et pourra se voir infliger des sanctions financières importantes.

La faute inexcusable et ses conséquences

Dans certains cas, il est possible que la responsabilité du conducteur en état d’ivresse soit retenue à titre de faute inexcusable. La faute inexcusable est une faute d’une gravité exceptionnelle, qui prive la victime de tout droit à réparation. Cette qualification est notamment retenue lorsque le conducteur a consciemment pris le risque de causer un accident en conduisant sous l’emprise de l’alcool.

La faute inexcusable peut avoir des conséquences importantes sur le plan civil. En effet, si cette faute est retenue, le conducteur responsable devra indemniser intégralement les victimes et ne pourra pas bénéficier des limitations de responsabilité prévues par la loi Badinter. De plus, il pourrait être condamné à verser des dommages et intérêts aux victimes ainsi qu’à leur famille en cas de décès.

Les recours possibles pour les victimes

Les victimes d’un accident causé par un conducteur en état d’ivresse disposent de plusieurs recours pour obtenir réparation. Tout d’abord, elles peuvent engager une action en responsabilité civile contre le conducteur responsable. Cette action permettra de déterminer la responsabilité du conducteur fautif et d’évaluer les dommages subis par les victimes.

Ensuite, les victimes peuvent également saisir le Fonds de garantie des assurances obligatoires (FGAO), qui intervient en cas d’accident causé par un conducteur non assuré ou dont l’assurance ne couvre pas les dommages causés. Le FGAO peut alors indemniser les victimes avant de se retourner contre le conducteur responsable pour récupérer les sommes versées.

Enfin, les victimes peuvent également agir en justice pour obtenir des dommages et intérêts en réparation de leur préjudice. Cette action peut être engagée devant les tribunaux civils ou pénaux, selon les circonstances de l’accident.

En résumé, les conséquences d’un accident causé par un conducteur en état d’ivresse sur le droit civil sont multiples et complexes. Les victimes ont cependant plusieurs recours pour obtenir réparation, que ce soit auprès du conducteur responsable, de son assureur ou du FGAO. La faute inexcusable du conducteur peut également aggraver sa responsabilité civile et le conduire à indemniser intégralement les victimes.

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